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    Promesse


    Un jour prochain, après une nouvelle lune, quand l’aube brumeuse s’étirera sur les collines, j’irai, à travers ses lambeaux vaporeux. J’irai lentement, à pas feutrés, dans l’herbe. Je la laisserai baigner mes pieds nus de toute sa rosée. Je me rendrai, les yeux sur l’horizon, vers le grand Chêne, roi du domaine, ton portrait dans ma main. Une chanson celtique à l’oreille, ma cape de velours pourpre et noire sur les épaules, recouvrant mes cheveux, gardant mon visage anonyme dans la douceur de l’ombre. J’irai au pied de l’arbre centenaire, creuser la terre d’une cuillère en argent. Personne ne me verra. Tous seront encore prisonniers de leur sommeil que j’aurai décidé plus long. Dans la sérénité de l’aurore je réciterai mes secrets. J’enterrerai ton visage cher à mes yeux dans un coffret d’étain, avec des pétales de roses blanches et trois gouttes de mon sang. J’y ajouterai un peu d’essence de santal et une mèche de mes cheveux, nouée d’un ruban écarlate. Les premiers rayons de l’astre du jour viendront inonder les lieux lorsque je terminerai ma tâche spirituelle. Un genou en terre, au milieu d’un cercle de violettes, je boirai une gorgée de cidre et d’écorces de chêne et verserai le reste sur ses racines robustes. J’achèverai mes incantations en allumant une bougie blanche à l’aide d’un parchemin où j’aurai inscrit ton nom à la plume. J’en respirerai la couleur et la lumière lorsque le vent se lèvera. Alors, à cette heure où tout s’éveille, je resterai immobile, écoutant son souffle dans l’ombrage. J’attendrai, les yeux fermés, que la nature se remette à me parler et qu’elle me raconte, qui tu es.  ©


    Promesse


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  • Et ces larmes qui coulent sur mes joues pour rien

    Parce que je suis fille de mélancolie

     

    Toutes ces heures à taire mon désespoir

    Je cherche une colline, un sommet

    Pour y crier mes peurs et mes peines

     

    Ce trop plein de vie et d’amour que je conserve en moi

    Demeure prisonnier du sceau de la solitude

     

    Toutes ces âmes à qui j’aimerai dire qui je suis en vérité

    Mais je n’ai su que m’enfuir, le sort en est jeté

     

    Mon esprit voyage et rêve

    Mon corps étouffe, oppressé, épris de souffle et de vide

     

    Qu’il me pousse des ailes et que je m’évade loin de vous

    Loin de vos vies, de vos regards

    Puisque je ne vous ressemble pas  ©


    Partir


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  • Dame, dame

    Que deviennent les fleurs de tous tes chapeaux,

    Quand demeurent les heures loin de ton berceau ?

     

    Dame, dame

    Que traînes tu donc dans tous ces tripots,

    A l’heure où les contes s’endorment si tôt ?

     

    Dame, dame

    Que donnes tu donc à ces loups trop chauds ?

    Que te restes-t-il des matins pâlots ?

     

    Dame, dame

    Ne recherche pourtant qu’un peu de repos.

    Mais l’amour se raconte couchés sur le dos.

    ©


    Courtisane


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  •  

    Ribambelles


    Fais moi des ribambelles

    Des guirlandes de papier

    Des mots des ritournelles

    Récitant tes pensées

     

    Ribambelles

    Fais moi des ribambelles

    De fleurs et de dentelles

    Qui couvriront mes pieds

    Une fois dépliées

     

    Fais moi des ribambelles

    De crépon de satin

    Comme une passerelle

    De ton monde jusqu’au mien

     

    Ribambelles

    Fais moi des ribambelles

    Peu coquettes ou trop belles

    Qui juste pour un sourire

    Prennent vie avant de s’ouvrir

     

    Fais moi des ribambelles

    Découpées dans du mystère

    En cascade de sosie

    Se répète à l’infini

    Copies de formes et matière

    Se décuple en jeux éphémères

    Ribambelles

     

    Fais moi des ribambelles

    Figurines en chapelet éternel

    De feutre ou de carton

    Pliage habile en ondulation

     

    Miroir de bonne humeur

    Défilé de couleurs

    Cortège de fragilité

    En gommettes rapiécé

     

    Ribambelles

    Fais moi des ribambelles

    De fête et de confettis

    De serpentins à la pelle

    Des mains qui se tiennent à vie

     

    Ribambelles

    Crénelées aux ciseaux

    Formées en biseau

    Dans un ruban de flanelle

    Le plus beau des cadeaux

     

    Fais moi des ribambelles

    Des biscuits de cannelle

    De friandises et de miel

    Couleurs de papier bonbons

    Changeront notre vision

    Ribambelles

     

    Fais moi des ribambelles

    De parchemin ou de japon

    Du buvard en parcelle

    Où je lirais ton nom

     

    Fais moi des ribambelles

    De coton, d’hirondelles

    Découpées dans un coin du ciel

    Pour nous donner des ailes

    Ribambelles

     

    Fais moi des ribambelles

    Pour toujours, toute l’année

    Que cela soit tous les jours Noël

    A jamais à tes côtés ©

     

    Ribambelles

    Ribambelles


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    Bon Voyage...

    Rentrer.

    Se mettre au chaud.

    Évacuer un peu de fatigue.

    S’enrouler dans la polaire dont on rêvait tout à l’heure quand le petit vent froid du matin mordait nos étreintes.

    Se réchauffer.

    Regarder autour de soi, un peu hébété comme si on ne reconnaissait pas tout.

    Reprendre ses esprits dans la solitude et le silence soudain, après le monde, les paroles, les cris d’enfants, la ville, les bus, le bruit.

    Se décontracter… un peu.

    Puis j’allume une bougie.

    C’était prévu ! Une jolie bougie féérique qui brûlera jusqu’à ce soir pour accompagner F.

    Une petite prière à ma manière de sorcière et elle s’envole avec la chaleur de la flamme.

    Je pense à F., je pense à ma grand-mère. Le soleil est présent, le vent emporte nos souhaits. Je garde en moi se regard si doux et ce petit sourire malicieux. Je garde se souvenir comme un trésor qui réchauffe mon cœur.

    J’aime tant cette idée de sa petite L qui trouve bien plus intéressante la pensée que son papa revienne sous la forme d’une fleur.

    Papa Fleur !

    Quelle fleur sera F ?

    Une jolie fleur, simple, belle et discrète. Qui se suffit à elle même sans envahir les autres.

    Une fleur des champs, une pâquerette ou un joli coquelicot ?

    Ou peut-être une fleur d’aubépine. Ce n’est pas seulement parce qu’on la surnomme « l’arbre des sorcières », mais parce c’est une fleur discrète, pure et chargée de mystère.

    Symbole de fidélité amoureuse, elle servait aussi à fabriquer des outils grâce à son bois dur. C’est la fleur du cœur.

    Alors peut-être que…

    Mais c’est L qui choisira !

    En attendant ma bougie brûle et je prie la Douce Mère pour que L n’oublie pas sa belle histoire et que chaque fois que le vent caressera son visage, elle se souvienne que c’est son père qui l’embrasse.

     

    Mille Baisers à ma Luciole et sa Merveille.


    Bon Voyage...






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  • Une histoire de lumière blanche,

    Des couleurs tombent sur les planches.

    Au moment où les coeurs flanchent,

    La chère pellicule s'enclenche.


    Cinéma

    Mais quelles rimes rapportent les mots

    D'une seule et même voix?

    Ils sont si nombreux, c'est trop,

    Et on est si seul parfois.


    L'oeil sombre s'abreuve de chaleur.

    Le silence laisse venir l'instant

    Des images, des jeux, des heures

    Où la vie reste éternellement.


    La passion de la recréer,

    Naît de nos mains et sentiments.

    Et tournent toujours les idées,

    S'imprimant sur le film du temps.


    Cinéma


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