-
C’en est bien fini du temps des grands épouvantails
Fabriqués au printemps, de guenilles et de paille.
Jeannot ne fait plus peur.
Son histoire se meurt.
Son sourire édenté n’a pourtant pas changé
Mais ses grands yeux, toujours ouverts sur le potager,
N’ont aujourd’hui plus grand-chose à surveiller.
Voilà bien longtemps qu’il ne sait plus effrayer.
Le père André se faisant vieux et courbé,
À petits pas sur sa canne toujours appuyé,
N’est venu que peu de fois cette année.
Quelques laitues et haricots il a plantées,
Voilà tout ce qu’il reste du jardin délaissé.
Hérissons et musaraignes s'en sont allés.
Les corneilles se perchent sur son heaume,
Et le déshabillent brin après brin.
Elles feront leur nid de sa chair de chaume,
De ses brindilles de chagrin.
Lui, dont la présence fut toujours un bienfait,
Aujourd’hui personne ne le remarquerait.
Il n’orne même plus l’entrée de ce verger
Que le pinson et la mésange ont déserté.
Sa belle chemise rouge s’est délayée sous la pluie.
Le vent et la grêle ont brisé sa pipe et troué son panier.
Ses bretelles ont rendu l’âme, toutes décrépies,
Et son pantalon rapiécé, sur ses genoux est tombé.
Les larmes d’un épouvantail, qui s’en soucie ?
Où sont passés ses amis, esprits de la nuit
Qui venaient danser à ses pieds et ravir son cœur ?
Sous la lune des nuits d’été, apaisant la chaleur
Des journées à s’agiter contre les merles chanteurs,
Qui venaient grappiller chairs et douces saveurs
De framboises et cerises vermeilles,
Pour lesquelles jamais il ne sommeille.
Que sont devenues ses légendes des cieux,
Contant que les mannequins de fagots
Furent autrefois mi-hommes, mi-dieux,
Gardiens de trésors, ignorant le repos ?
À présent que les ronces s’emparent de lui,
Et s’apprêtent à le faire disparaître,
Jeannot ne peut que s’enfoncer dans l’oubli,
Dire adieu à son passé champêtre.
La Saint-Jean n’a pas voulu de lui.
Il y aurait brûlé sous les chants et les cris,
Effrayant encore les plus petits,
Détachant son souvenir, jusque dans leurs lits.
Demeurant l’ami de paille éternel,
Il aurait annoncé les récoltes des semences.
Il se serait fait prometteur d’abondance.
Dans les flammes de ce dernier rituel,
Il aurait disparu quand finissent les danses.
Dans un souffle il aurait atteint le ciel.
Mais il n’en est rien, il n’aura pas cette chance.
Son galurin tressé, a cuit au soleil de juillet.
Prêt à se briser comme du verre, qu’a-t-il donc fait
Pour disparaître dans une telle indifférence ?
Jeannot aurait bel et bien été oublié,
Si de petites mains habiles et gantées
Ne l’avaient libéré de la vigne et du liseron,
Et sur un pied de noisetier remis d’aplomb.
Un nouveau chapeau, un nouveau pantalon
Et un peu plus de foin dans les articulations.
La petite Aurore pour le jardin s’est prise de passion.
C’est le retour des choux, tomates et potirons.
Avec les courgettes, la ciboulette et le cresson,
C’est une nouvelle vie plus qu’une autre saison.
Le sourire de Jeannot s’étire à chaque floraison.
Sous la glycine, il écoute les vieux dictons
Que le père André distribue comme des bonbons.
La fillette les fredonne tandis que les oiseaux piaillent.
Jeannot reste attentif à ce qu’ils passent et s’en aillent.
Sur ses épaules de jute, trône un nouveau chandail,
Fier de reprendre son rôle, il gonfle le poitrail.
Le grand-père fume sa pipe, assis près de l’épouvantail,
Dans le jardin, les portes du bonheur s’entrebâillent. ©
1 commentaire -
Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous resterez à jamais.
Vous resterez ensemble quand les ailes blanches de la mort disperseront vos jours.
Vous resterez ensemble jusque dans la mémoire silencieuse de notre Douce Mère
Mais laissez des espaces dans votre unité.
Et laissez les vents célestes danser entre vous.
Aimez-vous l'un l'autre, mais de l'amour ne faîtes pas des chaînes :
Qu’il soit plutôt une mer se mouvant entre les rives de vos âmes.
Remplissez vos coupes l'un pour l'autre, mais ne buvez pas dans une seule.
Donnez vous du pain l'un à l'autre, mais ne mordez pas dans le même morceau.
Chantez et dansez ensemble et soyez heureux mais que chacun puisse être seul.
Comme sont seules les cordes du luth alors qu'elles vibrent de la même musique.
Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l'un de l'autre.
Seule la Vie peut contenir vos cœurs dans sa paume.
Restez l'un avec l'autre, mais pas trop près l'un de l'autre,
Car les piliers du temple sont éloignés entre eux,
Et le Chêne et Cyprès ne croissent pas à l'ombre l'un de l'autre.
KG.
votre commentaire -
Changement d’heure, de couleur
Changement d’air, de chaleur
Le désert ne se meurt.
Les larmes collent et pleurent.
Traverse de la peur
Contacte d’une fleur
Linge épais séché
Etreint les corps brûlés
Les yeux profonds
Le regard noir
Au fil des monts
Dans le grand soir
Autour du camp
Rôdent les histoires
D’un autre temps
Tissent la mémoire
©
votre commentaire -
(inspiré par "Galadriel's Mirror")
Aller au lointain sanctuaire
Où le secret des pierres
Guérit tous les mystères
Dans les pas de la sorcière
Longs cils d'ébène
Sur joue de porcelaine
Cœur de païenne
Dans son doux sillage
Envoûte et entraîne
Les âmes de passage
Clos le mauvais œil
Parle à ce qu'elle cueille
Le soupirant de malheur
Brûle au bûcher de son cœur
Chevelure à la plume du corbeau empreinte
Potion de brume et voile de clarté
Étendue où les larmes suintent
Sur son autel illuminé
Drogues apaisantes
Onguents guérisseurs
Mitonne la douceur
En un chaudron de douleur
Connaît les couleurs de l'esprit
Et la chaleur des rêves
S’échappe et s'enfuit
Une prière qui s’achève
Disparaît en chimère
Secrète sorcière
Dans le refuge de l'ombre
Au cercle sacré
S’élèvent en nombre
Les arabesques auréolées
Baignant dans l'alchimie secrète
Et le mystère des amulettes
Sait où se cache l'hellébore
Se préserve du cri de la mandragore
Amoureuse du Chêne
De son ombrage ami
À l'écorce elle enchaine
Les liens de sa vie
Démons prisonniers
De ses flacons scellés
Couleurs de tempête
Sur son sein portés
Seront unique conquêtes
Médaillons d'éternité
Couleur du mal n'est point le noir
À nos vies filées des moires
Se tisse l’étoffe de lumière
Et le manteau de la sorcière
Faiseuse de mirages
D’un jardin sans rivage
Ses charmes en breuvage
Aux roses sans âge
Nuque habillée d'encens en volutes
Au pli de la cape se cache la flûte
Aux jeu de la lune et des étoiles ivres
Danse pieds nus impossible à suivre
Grimoire enluminé de glace
À l'incantation le mot trépasse
Métamorphose des perles d’eau
Douce rosée son seul joyaux
Cherche un éclat de ciel
A dépoussiérer son regard
Espoir d'être plus belle
Sans ravir le miroir
Se tient sur l’écueil sous le vent
De tous les mondes à la frontière
Au seuil des portes du temps
La silhouette de la sorcière ©
votre commentaire -
Fais moi des ribambelles
Des guirlandes de papier
Des mots des ritournelles
Récitant tes pensées
Fais moi des ribambelles
De fleurs et de dentelles
Qui couvriront mes pieds
Une fois dépliées
Fais moi des ribambelles
De crépon de satin
Comme une passerelle
De ton monde jusqu’au mien
Fais moi des ribambelles
Peu coquettes ou trop belles
Qui juste pour un sourire
Prennent vie avant de s’ouvrir
Fais moi des ribambelles
Découpées dans du mystère
En cascade de sosie
Se répète à l’infini
Copies de formes et matière
Se décuple en jeux éphémères
Fais moi des ribambelles
Figurines en chapelet éternel
De feutre ou de carton
Pliage habile en ondulation
Miroir de bonne humeur
Défilé de couleurs
Cortège de fragilité
En gommettes rapiécé
Fais moi des ribambelles
De fête et de confettis
De serpentins à la pelle
Des mains qui se tiennent à vie
Crénelées aux ciseaux
Formées en biseau
Dans un ruban de flanelle
Le plus beau des cadeaux
Fais moi des ribambelles
Des biscuits de cannelle
De friandises et de miel
Couleurs de papier bonbons
Changeront notre vision
Fais moi des ribambelles
De parchemin ou de japon
Du buvard en parcelle
Où je lirais ton nom
Fais moi des ribambelles
De coton, d’hirondelles
Découpées dans un coin du ciel
Pour nous donner des ailes
Fais moi des ribambelles
Pour toujours, toute l’année
Que cela soit tous les jours Noël
A jamais à tes côtés ©
votre commentaire -
Bienvenue sur la rubrique des poèmes destinés aux plus petits... et aux grands qui les suivent!
votre commentaire -
Ce petit cagot,
Est tout rigolo
Il s’appelle Bavouille
Et part en vadrouille
Dans le potager du vieux curé
Il se régale chaque matinée
A l’heure où la rosée est encore fraîche
Avant qu’arrivent le râteau et la bêche
Il va de carottes en choux verts
Et de laitue en scarole
Et partout où il opère,
C’est le désastre agricole !
Il gribouille des dessins
En traçant son chemin
Sa coquille est sa maison
C’est un gentil colimaçon.
Il paraît qu’on en mange des comme lui ?
Avec de l’ail et du persil !
Et qu’il n’en reste que la coquille
Alors qu’ils flattent les papilles
Il ne fait pas bon
Etre bon à manger
Evitons le marmiton
Et rampons dans le verger.
Les herbes y sont hautes
On ne pourra pas le trouver
Et il se ferra l’hôte
D’un arbre fruitier.
Il sait qu’il en existe de dangereux potagers
Où sans s’en rendre compte on meurt empoisonné.
Mais dans celui-ci qu’il aime tant fréquenter
Pas de bonbons roses qui vous font trépasser
Juste quelques coquilles pour passer son chemin
Et pour vous signifier d’aller chercher plus loin
Le jardinier est assez généreux
Il sait qu’il y en a bien assez pour deux
Chacun se sert, tout le monde est heureux
Bavouille sait qu’il ne trouvera pas mieux. ©
votre commentaire -
Le nouvel an est passé
Les dernières épines sont tombées
Le petit sapin déshabillé
De ses lumières s’est vu dépouillé
Fini Noël et ses guirlandes
Terminé le temps des offrandes
Que l’on posait à son pied
Entre les chaussons et la cheminée
Tout le salon, il avait embaumé
Les jolies boules de verre
Aux reflets de miroir éphémères
En leurs papiers s’en sont retournées
Au fond des cartons
Dormir au grenier
Pour quatre nouvelles saisons
Qui l’aurait cru ?
Lorsqu’on est venu le chercher
Pour lui couper le tronc
L’emballer et le transporter
Loin de ses jolis vallons
Où il a pris le temps de grandir
Ignorant à quoi il allait servir
Parti en voyage dans un camion
Avec plusieurs de ses compagnons
Dispersés à l’aube aux quatre coins
D’une grande ville, aux portes des magasins
Les gens pressés
Les bras chargés
Passaient sans s’arrêter
Un enfant s’est approché
Puis il s’est éloigné
Un monsieur le saisi et le redresse
L’examine sans délicatesse
Pour le choisir, en fait le tour
Et l’imagine dans ses plus beaux atours
Le voilà entré dans une petite maison
Aux senteurs de cannelle et de marrons
On le détache, il se détend
Alors qu’autour de lui les enfants
Dansent et sautent en chantant
Bientôt il ploie sous cheveux d’anges
Et lumières qui étincellent
Tout doucement il se change
Et il devient l’arbre de Noël
Symbole de vie immortelle
Au cœur de l’hiver
Seul reste vert
Le sapin en sa terre
Sacré et fière
Début janvier
Il ne fait pas bon être un sapin coupé
Le symbole d’éternité
Sur le bitume se voit piétiné
Il rejoint les autres abandonnés
Qui ont égayé les foyers
Cimetière de silence
Où les épines meurent d’impatience
Hier encore la sève parcourait ses branches
Et ce matin, c’est sur le trottoir qu’il flanche
Attendant la benne dans le froid
Même le vent n’est pas celui d’autrefois
Il n’est plus que squelette de bois
Fantôme d’arbre de joie
Dans le brouillard de tristesse
Adieu chaleur, allégresse
Du matin de cris et de liesse
Des cadeaux ouverts dans l’ivresse
Des sourires et remerciements
Sous son ombrage bienveillant
La lumière ne viendra point
Le jour ne percera pas
La montagne est si loin
Et le ciel si bas
Un dernier espoir se fait sentir
Une étrange douceur s’installe
Les sons s’atténuent pour mourir
Et tombent les flocons de cristal...
"Douce amie de blancheur
Vient me trouver quand je meurs
Avec toi enfin je disparaitrai
Couvert de ton manteau épais
Loin de leur indifférence
J’oublierai leur inconstance
Car ils ne savent plus écouter
La complainte de l’arbre sacré". ©
votre commentaire -
Petit requin s’ennuie...
Petit requin n’a pas d’amis
Dès qu’il sourit
Tout le monde s’enfuit
Ses rangées d’incisives pointues
Ne font pas de lui le bienvenu
Dès qu’il approche d’un endroit
Chacun se cache avec effroi
Petit requin se retrouve seul
Sans comprendre vraiment
Ce qu’on reproche à sa gueule
Toute remplie de dents
Certes il est né squale
Et même sans vouloir de mal
Il sème la panique totale
Et, sur son passage, on détale
La terreur des mers
Le troubleur de lagune
Le triangle sanguinaire
La dernière infortune
Voilà tout ce qu’il est
En un seul poisson
Alors que d’autres sont laids
Ou ne sentent pas bon
Petit requin voudrait jouer
Sans qu’on se méfie de lui
Mais on est trop terrorisé
Par son terrible appétit
Il ondule doucement près du lagon
Où il aime aller traîner son aileron
Il goûte au vertige du grand large
Jamais loin mais toujours en marge
Petit requin se force à la solitude
Se demandant pourquoi les requins sont gris
Quand soudain plein de sollicitude
Un petit poisson vient se coller à lui.
Dans un ballet de frétillements et de chatouilles
Il nettoie le ventre du requin surpris
Redoublant de frôlements et de papouilles
Il vient se cacher dans ses ouïes
Puis il ressort et reprend son manège
Allant sans hésiter dans la mâchoire
Il récure les belles quenottes en cortège
Petit requin n’en croit pas ses nageoires
Celui-là à coup sûr
Arrive de très loin
Et ne prend pas la mesure
Du risque d’un tel soin
Petit requin ose à peine se réjouir
En voici un que ses dents ne font pas fuir
Et qui pour les rendre nettes
Ne craint pas de finir en arrête
Son ménage finit
Le petit poisson dit :
Je suis bon pilote et peut prendre soin de toi
Si tu me protèges bien et ne me mange pas
Petit requin répond
Au petit poisson :
Pourquoi te manger j’ai trop besoin de toi
Et ne plus être seul me remplit de joie
Si tu m’accompagnes, je promets d’être sage
Tu seras mon camarade de voyage
Et en échange de ton petit appétit
Je te défendrai au péril de ma vie
Le petit poisson vient se coller sur son flanc
Ensemble ils partent alors vers le grand océan
Ils sont tous les deux enchantés
D’avoir conclu ce pacte d’amitié
Petit requin est bien heureux
D’avoir un compagnon de jeu
Le seul a ne pas avoir peur
Devant l’ombre du prédateur. ©
2 commentaires -
Mon roi, ma flamme, ma vie
Que n’êtes vous venu
D’une terre inconnue
Pour conquérir mon esprit
Mon roi, mon cœur, mon épée
Que ne pourrais-je oublier
Toutes ces nuits à vos côtés
Mon allégeance envers vous est scellée
Mon roi, mon sang, ma fierté
Que votre couronne me guide
Vers une seconde éternité
Qu’elle me préserve du vide
Mon roi, mon seigneur, mon ami
Que m’importe de mourir aujourd’hui
Mon armure fut votre douceur
A vos côtés j’aurais goûté au bonheur ©
votre commentaire -
Le Dragon qui marche sur les nuages fait tomber la Pluie
Celui qui cache son trésor fait trembler la Terre et l'y enfouit
Un Autre d'un battement d'aile fait naître le Vent
Le Dernier embrase le ciel de ses Flammes au couchant ©
votre commentaire -
Tu avais encore tant de choses à me donner
Que je n’aurai sans doute pas prises si tu étais resté
Il est des réponses que toi seule saurais m’apporter.
Pourquoi faut-il perdre pour se mettre à regretter ?
J’ai entendu un chant étrange et magique dans l’église. J’ai gravi les marches et je suis entré. C’était une musique que tu aimais. Je ne me souviens pas de toutes ces paroles que tu m’avais apprises. Pourquoi les ai-je oubliées alors que c’est tout ce qu’il me reste de toi ? Et tandis que les notes s’emportent dans la lumière du vitrail j’entonne un alléluia.
Ta foi était puissante autant que la mienne était différente. Pourtant je suis là, dans cette église. Cherchant l’écho de ta voix dans la mienne. Est-ce toi qui fais virevolter la poussière dans la lumière au-dessus de l’autel ? J’avance un peu, mes pieds nus sur la pierre froide. Tu es là je le sais. Ta main sur mon épaule et de l’autre tu tires de mes lèvres un alléluia.
Je me souviens de cette enfance passée près de toi. Du plancher craquant de la maison, de la chambre les matins d’été dans ton lit réclamant tes histoires. De tes foulards volés noués au sommet de mon arbre comme des victoires. La cuisine où nous faisions nos gâteaux et nos crêpes. De nos voyages en voiture vers la mer, rythmés par tes chansons et tes leçons de choses. Comment vivre seule aujourd’hui sans le goût de touts ces trésors que tu m’as donnés ? Cet amour qui n’est plus là c’est un peu de froid dans mon alléluia.
Il fut un temps où je croyais savoir comment les choses se dérouleraient, mais tu m’a prouvé le contraire et tu ne me montrera plus jamais. Je suis venu chuchoter à ton oreille des mots d’adieu. Venu te dire que tu pouvais partir. J’ai menti pour ne pas te retenir. J’ai dis que tout allait bien, que tu avais lutté des toutes tes forces pour m’attendre mais que tu devais te reposer dorénavant. J’ai tenu ta main et je t’ai dis de t’en aller. Je sais juste aujourd’hui que je dois avancer, continuer. Que ton esprit sera là temps que vivront mes souvenirs et qu’à chacun de mes pas, d’un même souffle nous chanterons ensemble cet alléluia.
Peut-être y a-t-il un dieu là-haut ! Même si j’en doute je suis là. Dans cette petite église à guetter un signe de toi. Je te dois tout ce que j’ai appris, de l’amour à la haine, des bons sentiments aux provocations, des cris de joie à ceux de colère, de ce que je crée de mes mains à ce que je construirai un jour. De mon cœur épanoui à mes larmes de chagrin. De ton sourire à tes gestes malins. Caresser encore une dernière fois ta joue si douce où j’ai déposé tant de baisers. Tu n’entendras plus jamais mon cri dans la nuit. A présent je vais suivre ta lumière. Et même s’il est froid, même s’il est quelque peu brisé, je chante une dernière fois ton alléluia.
votre commentaire -
Je me faisais cette réflexion l’autre jour dans le bus. Il y avait en face de moi une dame assise avec la bouche figée en une moue de dédain avec un rien de dégoût et une once de mauvaise humeur. Je me disais ce n’est pas beau à voir !
Puis je me suis souvenue d’une phrase de ma grand-mère qui disait, « quand on vieilli les rides nous donnent la tête qu’on a fait toute notre vie » Mince alors, j’en connaît une qui faisait souvent la gueule et elle est assise devant moi dans le bus. Dommage !
Je n’ai jamais eu peur de vieillir. Sans doute parce que ma grand-mère et ma mère se maquillaient peu ou pas, ne faisaient pas leur âge et ont toujours eu une belle peau.
Aujourd’hui j’ai des rides que je vois mais qui ne m’inquiètent pas. Elles sont pour moi les signes des étapes de ma vie et de mon caractère. Elles sont le reflet des évènements heureux ou malheureux de nos existences. Ce sont nos témoins, notre mémoire et en cela elles sont précieuses.
Ma jolie ‘‘ride du lion’’ comme on l’appelle entre les deux yeux démontre ma nervosité, mon impatience ou parfois mon intolérance envers certaines choses. C’est aussi ma concentration et mes colères passées.
Les plis du front qui furent mes chagrins et mes inquiétudes bien souvent inutiles mais qu’on ne choisi pas.
Et puis les plus belles, ce sont celles du sourire avec ces grandes fossettes qui se creuses de chaque côté des lèvres. Et ces petits traits au coin des yeux qui trahissent la malice et la joie de vivre.
Non je n’ai pas peur de vieillir, pas peur de voir mon visage changer au fil des années. Pas peur du temps qui passe. C’est sûr les rides ne sont pas la marque du temps que l’on préfère puisqu’elles sont la première chose visible de notre être. Elles se voient « comme le nez au milieu de la figure » !
Mais il faut faire avec. J’aime cette marque du temps qui passe. J’aime l’idée qu’on ne peut vaincre le temps. J’aime l’idée de ne rien pouvoir faire face à lui et qu’il gagne la partie. J’aime l’idée de m’incliner face à la Nature et lui témoigner mon respect.
Vieillir n’est heureusement pas contrôlable. Certains ou certaines sont plus chanceux que d’autres. Une nature de peau plus belle, mieux entretenue. Une meilleure forme physique, une meilleure alimentation,… Mais quoiqu’il en soit, elles arrivent toujours un jour ou l’autre. On ne peut rien y changer et comme tout ce qui est immuable, il ne sert à rien de vouloir aller contre. Cela ne mène qu’à être plus malheureux. Accepter est moins douloureux.
Alors bien sûr si on fait la gueule toute sa vie ça risque fort de se voir ! Alors n’oublions pas de sourire et de rire aussi souvent que possible pour avoir de belles rides. N’oublions pas d’être heureux et de profiter de ce temps qui s’installe sur nos visages au lieu de le gâcher en s’efforçant de trop l’observer chaque jour et de s’évertuer à l’effacer. Car après tout accepter de vieillir, c’est accepter de vivre.
4 commentaires -
inspirée du "miroir de Galadriel" de David Arkenstone
Si loin sur lande brune
Un à un s'étirent lambeaux de brume
Apparaît dans la timide lueur
Cape de ciel, reflet de pleur
Mystère aux boucles rousses
Spirales qu'en soleil éclabousse
Enserre de grands yeux de mousse
Si clairs que larmes sont douces
Sous l'ombre cernée du chaperon
Ne se révèle en aucune façon
Comme une bougie d'or
Dans le blanc neigeux
S’éteint une fois encore
Pour échapper à mes vœux
Chausses invisibles, frôlent à peine le sol
Etre indicible, au moindre son s'envole
Si belle saurais-je jamais ton nom
Le crépuscule t'enlève à l'heure des démons
Me tiens sur le tertre au temps long
Espérant une prochaine apparition. ©
votre commentaire -
Rentrer.
Se mettre au chaud.
Évacuer un peu de fatigue.
S’enrouler dans la polaire dont on rêvait tout à l’heure quand le petit vent froid du matin mordait nos étreintes.
Se réchauffer.
Regarder autour de soi, un peu hébété comme si on ne reconnaissait pas tout.
Reprendre ses esprits dans la solitude et le silence soudain, après le monde, les paroles, les cris d’enfants, la ville, les bus, le bruit.
Se décontracter… un peu.
Puis j’allume une bougie.
C’était prévu ! Une jolie bougie féérique qui brûlera jusqu’à ce soir pour accompagner F.
Une petite prière à ma manière de sorcière et elle s’envole avec la chaleur de la flamme.
Je pense à F., je pense à ma grand-mère. Le soleil est présent, le vent emporte nos souhaits. Je garde en moi se regard si doux et ce petit sourire malicieux. Je garde se souvenir comme un trésor qui réchauffe mon cœur.
J’aime tant cette idée de sa petite L qui trouve bien plus intéressante la pensée que son papa revienne sous la forme d’une fleur.
Papa Fleur !
Quelle fleur sera F ?
Une jolie fleur, simple, belle et discrète. Qui se suffit à elle même sans envahir les autres.
Une fleur des champs, une pâquerette ou un joli coquelicot ?
Ou peut-être une fleur d’aubépine. Ce n’est pas seulement parce qu’on la surnomme « l’arbre des sorcières », mais parce c’est une fleur discrète, pure et chargée de mystère.
Symbole de fidélité amoureuse, elle servait aussi à fabriquer des outils grâce à son bois dur. C’est la fleur du cœur.
Alors peut-être que…
Mais c’est L qui choisira !
En attendant ma bougie brûle et je prie la Douce Mère pour que L n’oublie pas sa belle histoire et que chaque fois que le vent caressera son visage, elle se souvienne que c’est son père qui l’embrasse.
Mille Baisers à ma Luciole et sa Merveille.
votre commentaire -
Ô combien haute la plainte qui
S'échappe de mon coeur transi
Ô combien fort ce sentiment
Nie tant et bien ce qu'il ressent
S'enfuit mal devant ton sourire
A si peur qu'arrive le pire
Il cherche l'amour dans tes yeux
Miroir de tout mon merveilleux
Et je te prends, toi et ton corps
Rien ne saurait être plus fort ©
votre commentaire -
Une histoire de lumière blanche,
Des couleurs tombent sur les planches.
Au moment où les coeurs flanchent,
La chère pellicule s'enclenche.
Mais quelles rimes rapportent les mots
D'une seule et même voix?
Ils sont si nombreux, c'est trop,
Et on est si seul parfois.
L'oeil sombre s'abreuve de chaleur.
Le silence laisse venir l'instant
Des images, des jeux, des heures
Où la vie reste éternellement.
La passion de la recréer,
Naît de nos mains et sentiments.
Et tournent toujours les idées,
S'imprimant sur le film du temps.
votre commentaire -
Par delà le buisson épineux
L’œil qui m’observe est vitreux
Ecarquillé et un poil haineux
Escorté d’un grognement grincheux
J’ai mis le pied sur un grelot perdu
En aurai-je de l’or une fois rendu ?
Point ne faudrait y compter
Jamais généreux à l’avidité
Si j’avais le grand tort d’insister
Le Korrigan au sabot fendillé
Aurait tôt fait de se venger
Avec plus d’un tour à me jouer
Par mégarde sans doute, j’ai dû
Faire tomber son chapeau cornu
Le faire apparaître en notre monde
Que son invisible don s’effondre
Sous les tertres de pierres dressées
Descendent les infinis escaliers
Dans les ténèbres du monde inférieur
Dont je tairai le nom de malheur
N’aiment jamais trop que l’on parle souvent d’eux
Des secrets ils marchandent en échange de précieux
Cadeaux et présents bien souvent éphémères
Qui, à peine rapportés, tombent en poussière
Aucun mot ni de chantage
Il ne faut pas écouter
Quand de la brume son apanage
Il vaut mieux vite décamper
De ses promesses il nous soulage
Mais il ne faut que s’en méfier
Par delà le bois de ronces
Je n’irai point m’aventurer
D’aucune folie je n’ai l’once
Pour au Korrigan aller me frotter ©
votre commentaire -
Je me suis perdue
Ma chair n’est plus qu’esprit
Une partie de mon sang
Est une partie de son sang
J’ai vu son histoire
Il connait mon passé
Le temps s’efface
Sans importance il passe
Je survie
Je cicatrise
Il est la seule chose qu’il me reste
Il est mon présent
Le don de l’instant
Je ne connais rien de demain
La mort ou un nouveau matin
Je panse les plaies de mon corps
Je vais lentement et je m’endors
"L'héritage de l'Azur" Elisabetn Übner.
votre commentaire -
Inspiré de "Paparazzi" et "Bad Romance" Lady Gaga
Je suis le papillon soumis à ta lumière
Prince de mes nuits
Dénude mes épaules
Je serais ton esclave
Je serais sage jusqu’à ce que tu m’aimes
Je n’arrêterai pas de te suivre
Je ne serai jamais loin
Telle une fan accro
Malade de ton image
Dangereuse et fascinée
Tu seras ma star
Ces photos avec toi n’auront pas de prix
Quand tes yeux se poseront sur mon corps
Tes mains n’en seront jamais loin
Je me soumettrai à tes caresses
Je serai sage, mais je n’arrêterai pas
Je ne cesserai pas
Je te suivrai, te harcèlerai jusqu’à ce que tu m’aimes
Je dormirai au pied de ta maison, guetterai la lumière à ta fenêtre
La pluie brouillera mes larmes et mon espoir
J’attendrai le son de ta guitare
Chacune de tes chansons me sera destinée
Chaque note me transportera
Frisson de tes doigts sur les cordes
Je ne cesserai pas jusqu’à ce que tu m’aimes
Je noircirai mes yeux encore et encore
Pourvu que tu me voies
Je promets d’être gentille
Un flash, un autographe et je chérirai tout ce que tu touches
La foule autour de toi
Une sortie rapide
Tu te retourne vers moi
Je suis ta plus grande fan
Oh oui je serai gentille jusqu’à ce que tu sois mien
Tu sais que je serai tienne
Je te chercherai partout où tu iras
Cachée dans les coulisses de ta gloire
Agrippée à tes cordes de velours
Dans le jeu de mes yeux noirs et la fumée de cigarettes
Ton ombre brûlera sur les planches
Pendant que je me donnerai à toi
Je ne pleurerai pas
Cela n’a pas de prix
Être à toi
Je ne cesserai jamais
Je veux ton amour
Je veux vivre une fausse romance
Je suis prête à tout prendre
Tout ce que les autres n’ont pas voulu
Je veux tout de toi
Je veux tes vices et ton mal
Aussi longtemps que tu en auras
Je veux ton amour
Tes drames, tes chagrins
Tes baisers de cuir et de feu
Vivre une dangereuse romance
Et je marcherai derrière toi
Et je marcherai devant toi
Parce que tu aimeras me regarder
Parce que je suis la garce que tu espérais
Je te veux toi
Et la revanche que tu prendras sur moi
Je promets d’être gentille
Je serai sage et tu te serviras
Si tout ton amour est vengeance
Nous pourrions écrire cette fausse romance
J’accepterai tes horreurs, tes visions
J’attendrai de t’avoir pour moi seule
Je goûterai chaque seconde comme la dernière
Avant que tu ne quitte ma lumière
Pour une autre plus saine
Car tu resteras criminel
D’avoir été mien
Je veux tes délires et ta démence
Je veux goûter ton bâton de vertige
Je te veux dans ma chambre quand ta maîtresse sera malade
Parce que je suis gourmande
Parce que je serai insatiable
Parce que je serai phénoménale
Je serai gentille jusqu’à ce que tu m’aimes
Et même si tu ne m’aimes jamais
Je veux ton autre amour
Celui que tu me réserve
Je veux ta revanche
Ce sera ma consolation
Je ne veux pas être ton amie
Tu sais que je te veux
À quel point j’ai besoin de toi
Et je promets d’être sage jusqu’à ce que tu viennes
Je serai dévouée à ton corps
À ton culte, ta légende dans mon esprit
Nous serons prisonniers de cette mauvaise romance
Mais nous l’écrirons ensemble
Jusqu’à ce que tu te libères de moi
Notre sombre romance
Je ne cesserai jamais… ©
2 commentaires