• Jeannot l'Épouvantail

     

    C’en est bien fini du temps des grands épouvantails

    Fabriqués au printemps, de guenilles et de paille.

    Jeannot ne fait plus peur.

    Son histoire se meurt.

      

    Son sourire édenté n’a pourtant pas changé

    Mais ses grands yeux, toujours ouverts sur le potager,

    N’ont aujourd’hui plus grand-chose à surveiller.

    Voilà bien longtemps qu’il ne sait plus effrayer.

     

    Le père André se faisant vieux et courbé,

    À petits pas sur sa canne toujours appuyé,

    N’est venu que peu de fois cette année.

    Quelques laitues et haricots il a plantées,

    Voilà tout ce qu’il reste du jardin délaissé.

    Hérissons et musaraignes s'en sont allés.

     

    Les corneilles se perchent sur son heaume,

    Et le déshabillent brin après brin.

    Elles feront leur nid de sa chair de chaume,

    De ses brindilles de chagrin.

     

    Lui, dont la présence fut toujours un bienfait,

    Aujourd’hui personne ne le remarquerait.

    Il n’orne même plus l’entrée de ce verger

    Que le pinson et la mésange ont déserté.

     

    Sa belle chemise rouge s’est délayée sous la pluie.

    Le vent et la grêle ont brisé sa pipe et troué son panier.

    Ses bretelles ont rendu l’âme, toutes décrépies,

    Et son pantalon rapiécé, sur ses genoux est tombé.

     

    Les larmes d’un épouvantail, qui s’en soucie ?

    Où sont passés ses amis, esprits de la nuit

    Qui venaient danser à ses pieds et ravir son cœur ?

    Sous la lune des nuits d’été, apaisant la chaleur

    Des journées à s’agiter contre les merles chanteurs,

    Qui venaient grappiller chairs et douces saveurs

    De framboises et cerises vermeilles,

    Pour lesquelles jamais il ne sommeille. 

     

    Que sont devenues ses légendes des cieux,

    Contant que les mannequins de fagots

    Furent autrefois mi-hommes, mi-dieux,

    Gardiens de trésors, ignorant le repos ?

     

    À présent que les ronces s’emparent de lui,

    Et s’apprêtent à le faire disparaître,

    Jeannot ne peut que s’enfoncer dans l’oubli,

    Dire adieu à son passé champêtre.

     

    La Saint-Jean n’a pas voulu de lui.

    Il y aurait brûlé sous les chants et les cris,

    Effrayant encore les plus petits,

    Détachant son souvenir, jusque dans leurs lits.

     

    Demeurant l’ami de paille éternel,

    Il aurait annoncé les récoltes des semences.

    Il se serait fait prometteur d’abondance.

    Dans les flammes de ce dernier rituel,

    Il aurait disparu quand finissent les danses.

    Dans un souffle il aurait atteint le ciel.

     

    Mais il n’en est rien, il n’aura pas cette chance.

    Son galurin tressé, a cuit au soleil de juillet.

    Prêt à se briser comme du verre, qu’a-t-il donc fait

    Pour disparaître dans une telle indifférence ?

     

    Jeannot aurait bel et bien été oublié,

    Si de petites mains habiles et gantées

    Ne l’avaient libéré de la vigne et du liseron,

    Et sur un pied de noisetier remis d’aplomb.

     

    Un nouveau chapeau, un nouveau pantalon

    Et un peu plus de foin dans les articulations.

    La petite Aurore pour le jardin s’est prise de passion.

    C’est le retour des choux, tomates et potirons.

     

    Avec les courgettes, la ciboulette et le cresson,

    C’est une nouvelle vie plus qu’une autre saison.

    Le sourire de Jeannot s’étire à chaque floraison.

    Sous la glycine, il écoute les vieux dictons

    Que le père André distribue comme des bonbons.

      

    La fillette les fredonne tandis que les oiseaux piaillent.

    Jeannot reste attentif à ce qu’ils passent et s’en aillent.

    Sur ses épaules de jute, trône un nouveau chandail,

    Fier de reprendre son rôle, il gonfle le poitrail.

    Le grand-père fume sa pipe, assis près de l’épouvantail,

    Dans le jardin, les portes du bonheur s’entrebâillent. ©


    Jeannot l'Épouvantail

    A ma grand-mère...   Jeannot l'Épouvantail



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  •  

    Union


    Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous resterez à jamais. 

    Vous resterez ensemble quand les ailes blanches de la mort disperseront vos jours.

    Vous resterez ensemble jusque dans la mémoire silencieuse de notre Douce Mère 

    Mais laissez des espaces dans votre unité. 

    Et laissez les vents célestes danser entre vous. 

    Aimez-vous l'un l'autre, mais de l'amour ne faîtes pas des chaînes :  

    Qu’il soit plutôt une mer se mouvant entre les rives de vos âmes. 

    Remplissez vos coupes l'un pour l'autre, mais ne buvez pas dans une seule. 

    Donnez vous du pain l'un à l'autre, mais ne mordez pas dans le même morceau. 

    Chantez et dansez ensemble et soyez heureux mais que chacun puisse être seul. 

    Comme sont seules les cordes du luth alors qu'elles vibrent de la même musique. 

    Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l'un de l'autre. 

    Seule la Vie peut contenir vos cœurs dans sa paume. 

    Restez l'un avec l'autre, mais pas trop près l'un de l'autre, 

    Car les piliers du temple sont éloignés entre eux, 

    Et le Chêne et Cyprès ne croissent pas à l'ombre l'un de l'autre. 

     

    KG.


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  •  

    Touareg


    Changement d’heure, de couleur

    Changement d’air, de chaleur

    Le désert ne se meurt.

    Les larmes collent et pleurent.

     

    Traverse de la peur

    Contacte d’une fleur

    Linge épais séché

    Etreint les corps brûlés

     

    Les yeux profonds

    Le regard noir

    Au fil des monts

    Dans le grand soir

    Autour du camp

    Rôdent les histoires

    D’un autre temps

    Tissent la mémoire

    ©

    Touareg


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  • (inspiré par "Galadriel's Mirror")


    La Sorcière

    Aller au lointain sanctuaire

    Où le secret des pierres

    Guérit tous les mystères

    Dans les pas de la sorcière

     

    Longs cils d'ébène

    Sur joue de porcelaine

    Cœur de païenne 

    Dans son doux sillage

    Envoûte et entraîne

    Les âmes de passage

     

    Clos le mauvais œil

    Parle à ce qu'elle cueille 

    Le soupirant de malheur

    Brûle au bûcher de son cœur

     

    Chevelure à la plume du corbeau empreinte

    Potion de brume et voile de clarté

    Étendue où les larmes suintent

    Sur son autel illuminé

     

    Drogues apaisantes

    Onguents guérisseurs

    Mitonne la douceur

    En un chaudron de douleur


    Connaît les couleurs de l'esprit 

    Et la chaleur des rêves

    S’échappe et s'enfuit

    Une prière qui s’achève

    Disparaît en chimère

    Secrète sorcière

     

    Dans le refuge de l'ombre

    Au cercle sacré

    S’élèvent en nombre

    Les arabesques auréolées

     

    Baignant dans l'alchimie secrète

    Et le mystère des amulettes

    Sait où se cache l'hellébore

    Se préserve du cri de la mandragore

     

    Amoureuse du Chêne

    De son ombrage ami

    À l'écorce elle enchaine

    Les liens de sa vie

      

    Démons prisonniers

    De ses flacons scellés

    Couleurs de tempête

    Sur son sein portés

    Seront unique conquêtes

    Médaillons d'éternité

      

    Couleur du mal n'est point le noir

    À nos vies filées des moires

    Se tisse l’étoffe de lumière

    Et le manteau de la sorcière

     

    Faiseuse de mirages

    D’un jardin sans rivage

    Ses charmes en breuvage

    Aux roses sans âge

     

    Nuque habillée d'encens en volutes

    Au pli de la cape se cache la flûte

    Aux jeu de la lune et des étoiles ivres

    Danse pieds nus impossible à suivre

     

    Grimoire enluminé de glace

    À l'incantation le mot trépasse

    Métamorphose des perles d’eau

    Douce rosée son seul joyaux

     

    Cherche un éclat de ciel

    A dépoussiérer son regard

    Espoir d'être plus belle

    Sans ravir le miroir

     

    Se tient sur l’écueil sous le vent

    De tous les mondes à la frontière

    Au seuil des portes du temps

    La silhouette de la sorcière  ©

     La Sorcière



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  •  

    Ribambelles


    Fais moi des ribambelles

    Des guirlandes de papier

    Des mots des ritournelles

    Récitant tes pensées

     

    Ribambelles

    Fais moi des ribambelles

    De fleurs et de dentelles

    Qui couvriront mes pieds

    Une fois dépliées

     

    Fais moi des ribambelles

    De crépon de satin

    Comme une passerelle

    De ton monde jusqu’au mien

     

    Ribambelles

    Fais moi des ribambelles

    Peu coquettes ou trop belles

    Qui juste pour un sourire

    Prennent vie avant de s’ouvrir

     

    Fais moi des ribambelles

    Découpées dans du mystère

    En cascade de sosie

    Se répète à l’infini

    Copies de formes et matière

    Se décuple en jeux éphémères

    Ribambelles

     

    Fais moi des ribambelles

    Figurines en chapelet éternel

    De feutre ou de carton

    Pliage habile en ondulation

     

    Miroir de bonne humeur

    Défilé de couleurs

    Cortège de fragilité

    En gommettes rapiécé

     

    Ribambelles

    Fais moi des ribambelles

    De fête et de confettis

    De serpentins à la pelle

    Des mains qui se tiennent à vie

     

    Ribambelles

    Crénelées aux ciseaux

    Formées en biseau

    Dans un ruban de flanelle

    Le plus beau des cadeaux

     

    Fais moi des ribambelles

    Des biscuits de cannelle

    De friandises et de miel

    Couleurs de papier bonbons

    Changeront notre vision

    Ribambelles

     

    Fais moi des ribambelles

    De parchemin ou de japon

    Du buvard en parcelle

    Où je lirais ton nom

     

    Fais moi des ribambelles

    De coton, d’hirondelles

    Découpées dans un coin du ciel

    Pour nous donner des ailes

    Ribambelles

     

    Fais moi des ribambelles

    Pour toujours, toute l’année

    Que cela soit tous les jours Noël

    A jamais à tes côtés ©

     

    Ribambelles

    Ribambelles


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  • Bienvenue sur la rubrique des poèmes destinés aux plus petits... et aux grands qui les suivent!



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  •  

    Bavouille

     Ce petit cagot,

    Est tout rigolo

    Il s’appelle Bavouille

    Et part en vadrouille

     

    Dans le potager du vieux curé

    Il se régale chaque matinée

    A l’heure où la rosée est encore fraîche

    Avant qu’arrivent le râteau et la bêche

     

    Il va de carottes en choux verts

    Et de laitue en scarole

    Et partout où il opère,

    C’est le désastre agricole !

     

    Bavouille

     

    Il gribouille des dessins

    En traçant son chemin

    Sa coquille est sa maison

    C’est un gentil colimaçon.

     

    Il paraît qu’on en mange des comme lui ?

    Avec de l’ail et du persil !

    Et qu’il n’en reste que la coquille

    Alors qu’ils flattent les papilles

     

    Il ne fait pas bon

    Etre bon à manger

    Evitons le marmiton

    Et rampons dans le verger.

     

    Bavouille

     

    Les herbes y sont hautes

    On ne pourra pas le trouver

    Et il se ferra l’hôte

    D’un arbre fruitier.

     

    Il sait qu’il en existe de dangereux potagers

    Où sans s’en rendre compte on meurt empoisonné.

    Mais dans celui-ci qu’il aime tant fréquenter

    Pas de bonbons roses qui vous font trépasser

    Juste quelques coquilles pour passer son chemin

    Et pour vous signifier d’aller chercher plus loin

     

    Le jardinier est assez généreux

    Il sait qu’il y en a bien assez pour deux

    Chacun se sert, tout le monde est heureux

    Bavouille sait qu’il ne trouvera pas mieux.  ©


     

    Bavouille       

    Bavouille


     


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  •  

    L'arbre de Noël

     

    Le nouvel an est passé

    Les dernières épines sont tombées

    Le petit sapin déshabillé

    De ses lumières s’est vu dépouillé

    Fini Noël et ses guirlandes

    Terminé le temps des offrandes

    Que l’on posait à son pied

    Entre les chaussons et la cheminée

    Tout le salon, il avait embaumé

    Les jolies boules de verre

    Aux reflets de miroir éphémères

    En leurs papiers s’en sont retournées

    Au fond des cartons

    Dormir au grenier

    Pour quatre nouvelles saisons

     

    L'arbre de Noël

     

    Qui l’aurait cru ?

    Lorsqu’on est venu le chercher

    Pour lui couper le tronc

    L’emballer et le transporter

    Loin de ses jolis vallons

    Où il a pris le temps de grandir

    Ignorant à quoi il allait servir

    Parti en voyage dans un camion

    Avec plusieurs de ses compagnons

    Dispersés à l’aube aux quatre coins

    D’une grande ville, aux portes des magasins

     

    Les gens pressés

    Les bras chargés

    Passaient sans s’arrêter

    Un enfant s’est approché

    Puis il s’est éloigné

    Un monsieur le saisi et le redresse

    L’examine sans délicatesse

    Pour le choisir, en fait le tour

    Et l’imagine dans ses plus beaux atours

     

    Le voilà entré dans une petite maison

    Aux senteurs de cannelle et de marrons

    On le détache, il se détend

    Alors qu’autour de lui les enfants

    Dansent et sautent en chantant

    Bientôt il ploie sous cheveux d’anges

    Et lumières qui étincellent

    Tout doucement il se change

    Et il devient l’arbre de Noël

    Symbole de vie immortelle

    Au cœur de l’hiver

    Seul reste vert

    Le sapin en sa terre

    Sacré et fière

     

    L'arbre de Noël

     

    Début janvier

    Il ne fait pas bon être un sapin coupé

    Le symbole d’éternité

    Sur le bitume se voit piétiné

    Il rejoint les autres abandonnés

    Qui ont égayé les foyers

    Cimetière de silence

    Où les épines meurent d’impatience

     

    Hier encore la sève parcourait ses branches

    Et ce matin, c’est sur le trottoir qu’il flanche

    Attendant la benne dans le froid

    Même le vent n’est pas celui d’autrefois

    Il n’est plus que squelette de bois

    Fantôme d’arbre de joie

    Dans le brouillard de tristesse

    Adieu chaleur, allégresse

    Du matin de cris et de liesse

    Des cadeaux ouverts dans l’ivresse

    Des sourires et remerciements

    Sous son ombrage bienveillant

     

    L'arbre de Noël

     

    La lumière ne viendra point

    Le jour ne percera pas

    La montagne est si loin

    Et le ciel si bas

    Un dernier espoir se fait sentir

    Une étrange douceur s’installe

    Les sons s’atténuent pour mourir

    Et tombent les flocons de cristal...

     

    "Douce amie de blancheur

    Vient me trouver quand je meurs

    Avec toi enfin je disparaitrai

    Couvert de ton manteau épais

    Loin de leur indifférence

    J’oublierai leur inconstance

    Car ils ne savent plus écouter

    La complainte de l’arbre sacré". ©


    L'arbre de Noël

     

    L'arbre de Noël



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  • Requin'ké!

     

    Petit requin s’ennuie...

    Petit requin n’a pas d’amis

    Dès qu’il sourit

    Tout le monde s’enfuit

     

    Ses rangées d’incisives pointues

    Ne font pas de lui le bienvenu

    Dès qu’il approche d’un endroit

    Chacun se cache avec effroi

     

    Petit requin se retrouve seul

    Sans comprendre vraiment

    Ce qu’on reproche à sa gueule

    Toute remplie de dents

     

    Certes il est né squale

    Et même sans vouloir de mal

    Il sème la panique totale

    Et, sur son passage, on détale

     

    La terreur des mers

    Le troubleur de lagune

    Le triangle sanguinaire

    La dernière infortune

     

    Voilà tout ce qu’il est

    En un seul poisson

    Alors que d’autres sont laids

    Ou ne sentent pas bon

     

    Petit requin voudrait jouer

    Sans qu’on se méfie de lui

    Mais on est trop terrorisé

    Par son terrible appétit

     

    Il ondule doucement près du lagon

    Où il aime aller traîner son aileron

    Il goûte au vertige du grand large

    Jamais loin mais toujours en marge

     

    Petit requin se force à la solitude

    Se demandant pourquoi les requins sont gris

    Quand soudain plein de sollicitude

    Un petit poisson vient se coller à lui.

     

    Dans un ballet de frétillements et de chatouilles

    Il nettoie le ventre du requin surpris

    Redoublant de frôlements et de papouilles

    Il vient se cacher dans ses ouïes

     

    Puis il ressort et reprend son manège

    Allant sans hésiter dans la mâchoire

    Il récure les belles quenottes en cortège

    Petit requin n’en croit pas ses nageoires

     

    Celui-là à coup sûr

    Arrive de très loin

    Et ne prend pas la mesure

    Du risque d’un tel soin

     

    Petit requin ose à peine se réjouir

    En voici un que ses dents ne font pas fuir

    Et qui pour les rendre nettes

    Ne craint pas de finir en arrête

     

    Son ménage finit

    Le petit poisson dit :

    Je suis bon pilote et peut prendre soin de toi

    Si tu me protèges bien et ne me mange pas

     

    Petit requin répond

    Au petit poisson :

    Pourquoi te manger j’ai trop besoin de toi

    Et ne plus être seul me remplit de joie

     

    Si tu m’accompagnes, je promets d’être sage

    Tu seras mon camarade de voyage

    Et en échange de ton petit appétit

    Je te défendrai au péril de ma vie

     

    Le petit poisson vient se coller sur son flanc

    Ensemble ils partent alors vers le grand océan

    Ils sont tous les deux enchantés

    D’avoir conclu ce pacte d’amitié

     

    Petit requin est bien heureux

    D’avoir un compagnon de jeu

    Le seul a ne pas avoir peur

    Devant l’ombre du prédateur. ©

    Requin'ké!


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  •  

    Epiphanie


    Mon roi, ma flamme, ma vie

    Que n’êtes vous venu

    D’une terre inconnue

    Pour conquérir mon esprit

     

    Mon roi, mon cœur, mon épée

    Que ne pourrais-je oublier

    Toutes ces nuits à vos côtés

    Mon allégeance envers vous est scellée

     

    Mon roi, mon sang, ma fierté

    Que votre couronne me guide

    Vers une seconde éternité

    Qu’elle me préserve du vide

     

    Mon roi, mon seigneur, mon ami

    Que m’importe de mourir aujourd’hui

    Mon armure fut votre douceur

    A vos côtés j’aurais goûté au bonheur  ©

     

    Epiphanie


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  • Le Dragon qui marche sur les nuages fait tomber la Pluie

    Celui qui cache son trésor fait trembler la Terre et l'y enfouit

    Un Autre d'un battement d'aile fait naître le Vent

    Le Dernier embrase le ciel de ses Flammes au couchant  ©


     

    Les 4 Dragons

    Les 4 Dragons



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  •  

    Tu avais encore tant de choses à me donner

    Que je n’aurai sans doute pas prises si tu étais resté

    Il est des réponses que toi seule saurais m’apporter.

    Pourquoi faut-il perdre pour se mettre à regretter ?

     

    J’ai entendu un chant étrange et magique dans l’église. J’ai gravi les marches et je suis entré. C’était une musique que tu aimais. Je ne me souviens pas de toutes ces paroles que tu m’avais apprises. Pourquoi les ai-je oubliées alors que c’est tout ce qu’il me reste de toi ? Et tandis que les notes s’emportent dans la lumière du vitrail j’entonne un alléluia.

    Ta foi était puissante autant que la mienne était différente. Pourtant je suis là, dans cette église. Cherchant l’écho de ta voix dans la mienne. Est-ce toi qui fais virevolter la poussière dans la lumière au-dessus de l’autel ? J’avance un peu, mes pieds nus sur la pierre froide. Tu es là je le sais. Ta main sur mon épaule et de l’autre tu tires de mes lèvres un alléluia.

    Je me souviens de cette enfance passée près de toi. Du plancher craquant de la maison, de la chambre les matins d’été dans ton lit réclamant tes histoires. De tes foulards volés noués au sommet de mon arbre comme des victoires. La cuisine où nous faisions nos gâteaux et nos crêpes. De nos voyages en voiture vers la mer, rythmés par tes chansons et tes leçons de choses. Comment vivre seule aujourd’hui sans le goût de touts ces trésors que tu m’as donnés ? Cet amour qui n’est plus là c’est un peu de froid dans mon alléluia.

    Il fut un temps où je croyais savoir comment les choses se dérouleraient, mais tu m’a prouvé le contraire et tu ne me montrera plus jamais. Je suis venu chuchoter à ton oreille des mots d’adieu. Venu te dire que tu pouvais partir. J’ai menti pour ne pas te retenir. J’ai dis que tout allait bien, que tu avais lutté des toutes tes forces pour m’attendre mais que tu devais te reposer dorénavant. J’ai tenu ta main et je t’ai dis de t’en aller. Je sais juste aujourd’hui que je dois avancer, continuer. Que ton esprit sera là temps que vivront mes souvenirs et qu’à chacun de mes pas, d’un même souffle nous chanterons ensemble cet alléluia.

    Peut-être y a-t-il un dieu là-haut ! Même si j’en doute je suis là. Dans cette petite église à guetter un signe de toi. Je te dois tout ce que j’ai appris, de l’amour à la haine, des bons sentiments aux provocations, des cris de joie à ceux de colère, de ce que je crée de mes mains à ce que je construirai un jour. De mon cœur épanoui à mes larmes de chagrin. De ton sourire à tes gestes malins. Caresser encore une dernière fois ta joue si douce où j’ai déposé tant de baisers. Tu n’entendras plus jamais mon cri dans la nuit. A présent je vais suivre ta lumière. Et même s’il est froid, même s’il est quelque peu brisé, je chante une dernière fois ton alléluia.

      

     

    Alleluia

     

     

    Alleluia 

     


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  • Éloge aux rides

     

    Je me faisais cette réflexion l’autre jour dans le bus. Il y avait en face de moi une dame assise avec la bouche figée en une moue de dédain avec un rien de dégoût et une once de mauvaise humeur. Je me disais ce n’est pas beau à voir !

    Puis je me suis souvenue d’une phrase de ma grand-mère qui disait, « quand on vieilli les rides nous donnent la tête qu’on a fait toute notre vie » Mince alors, j’en connaît une qui faisait souvent la gueule et elle est assise devant moi dans le bus. Dommage !

    Je n’ai jamais eu peur de vieillir. Sans doute parce que ma grand-mère et ma mère se maquillaient peu ou pas, ne faisaient pas leur âge et ont toujours eu une belle peau.

    Aujourd’hui j’ai des rides que je vois mais qui ne m’inquiètent pas. Elles sont pour moi les signes des étapes de ma vie et de mon caractère. Elles sont le reflet des évènements heureux ou malheureux de nos existences. Ce sont nos témoins, notre mémoire et en cela elles sont précieuses.

    Ma jolie ‘‘ride du lion’’ comme on l’appelle entre les deux yeux démontre ma nervosité, mon impatience ou parfois mon intolérance envers certaines choses. C’est aussi ma concentration et mes colères passées.

    Les plis du front qui furent mes chagrins et mes inquiétudes bien souvent inutiles mais qu’on ne choisi pas.

    Et puis les plus belles, ce sont celles du sourire avec ces grandes fossettes qui se creuses de chaque côté des lèvres. Et ces petits traits au coin des yeux qui trahissent la malice et la joie de vivre.

    Non je n’ai pas peur de vieillir, pas peur de voir mon visage changer au fil des années. Pas peur du temps qui passe. C’est sûr les rides ne sont pas la marque du temps que l’on préfère puisqu’elles sont la première chose visible de notre être. Elles se voient « comme le nez au milieu de la figure » !

    Mais il faut faire avec. J’aime cette marque du temps qui passe. J’aime l’idée qu’on ne peut vaincre le temps. J’aime l’idée de ne rien pouvoir faire face à lui et qu’il gagne la partie. J’aime l’idée de m’incliner face à la Nature et lui témoigner mon respect.

    Vieillir n’est heureusement pas contrôlable. Certains ou certaines sont plus chanceux que d’autres. Une nature de peau plus belle, mieux entretenue. Une meilleure forme physique, une meilleure alimentation,… Mais quoiqu’il en soit, elles arrivent toujours un jour ou l’autre. On ne peut rien y changer et comme tout ce qui est immuable, il ne sert à rien de vouloir aller contre. Cela ne mène qu’à être plus malheureux. Accepter est moins douloureux.

    Alors bien sûr si on fait la gueule toute sa vie ça risque fort de se voir ! Alors n’oublions pas de sourire et de rire aussi souvent que possible pour avoir de belles rides. N’oublions pas d’être heureux et de profiter de ce temps qui s’installe sur nos visages au lieu de le gâcher en s’efforçant de trop l’observer chaque jour et de s’évertuer à l’effacer. Car après tout accepter de vieillir, c’est accepter de vivre.


     

    Éloge aux rides

     

     

     



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  •  inspirée du "miroir de Galadriel" de David Arkenstone

     

    Si loin sur lande brune

    Un à un s'étirent lambeaux de brume

    Apparaît dans la timide lueur

    Cape de ciel, reflet de pleur

    Mystère aux boucles rousses

    Spirales qu'en soleil éclabousse

    Enserre de grands yeux de mousse

    Si clairs que larmes sont douces

    Sous l'ombre cernée du chaperon

    Ne se révèle en aucune façon

    Comme une bougie d'or

    Dans le blanc neigeux

    S’éteint une fois encore

    Pour échapper à mes vœux

    Chausses invisibles, frôlent à peine le sol

    Etre indicible, au moindre son s'envole

     

    Si belle saurais-je jamais ton nom

    Le crépuscule t'enlève à l'heure des démons

    Me tiens sur le tertre au temps long

     Espérant une prochaine apparition.  ©


     

    Apparition

     

    Apparition


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  •  

    Bon Voyage...

    Rentrer.

    Se mettre au chaud.

    Évacuer un peu de fatigue.

    S’enrouler dans la polaire dont on rêvait tout à l’heure quand le petit vent froid du matin mordait nos étreintes.

    Se réchauffer.

    Regarder autour de soi, un peu hébété comme si on ne reconnaissait pas tout.

    Reprendre ses esprits dans la solitude et le silence soudain, après le monde, les paroles, les cris d’enfants, la ville, les bus, le bruit.

    Se décontracter… un peu.

    Puis j’allume une bougie.

    C’était prévu ! Une jolie bougie féérique qui brûlera jusqu’à ce soir pour accompagner F.

    Une petite prière à ma manière de sorcière et elle s’envole avec la chaleur de la flamme.

    Je pense à F., je pense à ma grand-mère. Le soleil est présent, le vent emporte nos souhaits. Je garde en moi se regard si doux et ce petit sourire malicieux. Je garde se souvenir comme un trésor qui réchauffe mon cœur.

    J’aime tant cette idée de sa petite L qui trouve bien plus intéressante la pensée que son papa revienne sous la forme d’une fleur.

    Papa Fleur !

    Quelle fleur sera F ?

    Une jolie fleur, simple, belle et discrète. Qui se suffit à elle même sans envahir les autres.

    Une fleur des champs, une pâquerette ou un joli coquelicot ?

    Ou peut-être une fleur d’aubépine. Ce n’est pas seulement parce qu’on la surnomme « l’arbre des sorcières », mais parce c’est une fleur discrète, pure et chargée de mystère.

    Symbole de fidélité amoureuse, elle servait aussi à fabriquer des outils grâce à son bois dur. C’est la fleur du cœur.

    Alors peut-être que…

    Mais c’est L qui choisira !

    En attendant ma bougie brûle et je prie la Douce Mère pour que L n’oublie pas sa belle histoire et que chaque fois que le vent caressera son visage, elle se souvienne que c’est son père qui l’embrasse.

     

    Mille Baisers à ma Luciole et sa Merveille.


    Bon Voyage...






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  •  

    Ô combien haute la plainte qui

    S'échappe de mon coeur transi

    Ô combien fort ce sentiment

    Nie tant et bien ce qu'il ressent

    S'enfuit mal devant ton sourire


    A si peur qu'arrive le pire

    Il cherche l'amour dans tes yeux

    Miroir de tout mon merveilleux

    Et je te prends, toi et ton corps

    Rien ne saurait être plus fort   ©



    ♥ 

     



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  • Une histoire de lumière blanche,

    Des couleurs tombent sur les planches.

    Au moment où les coeurs flanchent,

    La chère pellicule s'enclenche.


    Cinéma

    Mais quelles rimes rapportent les mots

    D'une seule et même voix?

    Ils sont si nombreux, c'est trop,

    Et on est si seul parfois.


    L'oeil sombre s'abreuve de chaleur.

    Le silence laisse venir l'instant

    Des images, des jeux, des heures

    Où la vie reste éternellement.


    La passion de la recréer,

    Naît de nos mains et sentiments.

    Et tournent toujours les idées,

    S'imprimant sur le film du temps.


    Cinéma


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  •  

     

    Korrigan

     

    Par delà le buisson épineux

    L’œil qui m’observe est vitreux

    Ecarquillé et un poil haineux

    Escorté d’un grognement grincheux

     

    J’ai mis le pied sur un grelot perdu

    En aurai-je de l’or une fois rendu ?

    Point ne faudrait y compter

    Jamais généreux à l’avidité

     

    Si j’avais le grand tort d’insister

    Le Korrigan au sabot fendillé

    Aurait tôt fait de se venger

    Avec plus d’un tour à me jouer

     

    Par mégarde sans doute, j’ai dû

    Faire tomber son chapeau cornu

    Le faire apparaître en notre monde

    Que son invisible don s’effondre

     

    Sous les tertres de pierres dressées

    Descendent les infinis escaliers

    Dans les ténèbres du monde inférieur

    Dont je tairai le nom de malheur

     

    N’aiment jamais trop que l’on parle souvent d’eux

    Des secrets ils marchandent en échange de précieux

    Cadeaux et présents bien souvent éphémères

    Qui, à peine rapportés, tombent en poussière

     

    Aucun mot ni de chantage

    Il ne faut pas écouter

    Quand de la brume son apanage

    Il vaut mieux vite décamper

    De ses promesses il nous soulage

    Mais il ne faut que s’en méfier

     

    Par delà le bois de ronces

    Je n’irai point m’aventurer

    D’aucune folie je n’ai l’once

    Pour au Korrigan aller me frotter   ©

     

    Korrigan

    Korrigan

     

     

     

     

     


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  •  

    La caverne de l'Azur


    Je me suis perdue

    Ma chair n’est plus qu’esprit

    Une partie de mon sang

    Est une partie de son sang

     

    J’ai vu son histoire

    Il connait mon passé

    Le temps s’efface

    Sans importance il passe

     

    Je survie

    Je cicatrise

    Il est la seule chose qu’il me reste

    Il est mon présent

    Le don de l’instant

     

    Je ne connais rien de demain

    La mort ou un nouveau matin

    Je panse les plaies de mon corps

    Je vais lentement et je m’endors

     

     

    "L'héritage de l'Azur"  Elisabetn Übner.

     


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  • Mauvaise Romance

    Inspiré de "Paparazzi" et "Bad Romance" Lady Gaga 


    Je suis le papillon soumis à ta lumière

    Prince de mes nuits

    Dénude mes épaules

    Je serais ton esclave

    Je serais sage jusqu’à ce que tu m’aimes

    Je n’arrêterai pas de te suivre

    Je ne serai jamais loin

    Telle une fan accro

    Malade de ton image

    Dangereuse et fascinée

    Tu seras ma star

    Ces photos avec toi n’auront pas de prix

    Quand tes yeux se poseront sur mon corps

    Tes mains n’en seront jamais loin

    Je me soumettrai à tes caresses

    Je serai sage, mais je n’arrêterai pas

    Je ne cesserai pas

    Je te suivrai, te harcèlerai jusqu’à ce que tu m’aimes

    Je dormirai au pied de ta maison, guetterai la lumière à ta fenêtre

    La pluie brouillera mes larmes et mon espoir

    J’attendrai le son de ta guitare

    Chacune de tes chansons me sera destinée

    Chaque note me transportera

    Frisson de tes doigts sur les cordes

    Je ne cesserai pas jusqu’à ce que tu m’aimes

    Je noircirai mes yeux encore et encore

    Pourvu que tu me voies

    Je promets d’être gentille

    Un flash, un autographe et je chérirai tout ce que tu touches

    La foule autour de toi

    Une sortie rapide

    Tu te retourne vers moi

    Je suis ta plus grande fan

    Oh oui je serai gentille jusqu’à ce que tu sois mien

    Tu sais que je serai tienne

    Je te chercherai partout où tu iras

    Cachée dans les coulisses de ta gloire

    Agrippée à tes cordes de velours

    Dans le jeu de mes yeux noirs et la fumée de cigarettes

    Ton ombre brûlera sur les planches

    Pendant que je me donnerai à toi

    Je ne pleurerai pas

    Cela n’a pas de prix

    Être à toi

    Je ne cesserai jamais

    Je veux ton amour

    Je veux vivre une fausse romance

    Je suis prête à tout prendre

    Tout ce que les autres n’ont pas voulu

    Je veux tout de toi

    Je veux tes vices et ton mal

    Aussi longtemps que tu en auras

    Je veux ton amour

    Tes drames, tes chagrins

    Tes baisers de cuir et de feu

    Vivre une dangereuse romance

    Et je marcherai derrière toi

    Et je marcherai devant toi

    Parce que tu aimeras me regarder

    Parce que je suis la garce que tu espérais

    Je te veux toi

    Et la revanche que tu prendras sur moi

    Je promets d’être gentille

    Je serai sage et tu te serviras

    Si tout ton amour est vengeance

    Nous pourrions écrire cette fausse romance

    J’accepterai tes horreurs, tes visions

    J’attendrai de t’avoir pour moi seule

    Je goûterai chaque seconde comme la dernière

    Avant que tu ne quitte ma lumière

    Pour une autre plus saine

    Car tu resteras criminel

    D’avoir été mien

    Je veux tes délires et ta démence

    Je veux goûter ton bâton de vertige

    Je te veux dans ma chambre quand ta maîtresse sera malade

    Parce que je suis gourmande

    Parce que je serai insatiable

    Parce que je serai phénoménale

    Je serai gentille jusqu’à ce que tu m’aimes

    Et même si tu ne m’aimes jamais

    Je veux ton autre amour

    Celui que tu me réserve

    Je veux ta revanche

    Ce sera ma consolation

    Je ne veux pas être ton amie

    Tu sais que je te veux

    À quel point j’ai besoin de toi

    Et je promets d’être sage jusqu’à ce que tu viennes

    Je serai dévouée à ton corps

    À ton culte, ta légende dans mon esprit

    Nous serons prisonniers de cette mauvaise romance

    Mais nous l’écrirons ensemble

    Jusqu’à ce que tu te libères de moi

    Notre sombre romance

    Je ne cesserai jamais…   ©

     

    Mauvaise Romance






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