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Korrigan
Par delà le buisson épineux
L’œil qui m’observe est vitreux
Ecarquillé et un poil haineux
Escorté d’un grognement grincheux
J’ai mis le pied sur un grelot perdu
En aurai-je de l’or une fois rendu ?
Point ne faudrait y compter
Jamais généreux à l’avidité
Si j’avais le grand tort d’insister
Le Korrigan au sabot fendillé
Aurait tôt fait de se venger
Avec plus d’un tour à me jouer
Par mégarde sans doute, j’ai dû
Faire tomber son chapeau cornu
Le faire apparaître en notre monde
Que son invisible don s’effondre
Sous les tertres de pierres dressées
Descendent les infinis escaliers
Dans les ténèbres du monde inférieur
Dont je tairai le nom de malheur
N’aiment jamais trop que l’on parle souvent d’eux
Des secrets ils marchandent en échange de précieux
Cadeaux et présents bien souvent éphémères
Qui, à peine rapportés, tombent en poussière
Aucun mot ni de chantage
Il ne faut pas écouter
Quand de la brume son apanage
Il vaut mieux vite décamper
De ses promesses il nous soulage
Mais il ne faut que s’en méfier
Par delà le bois de ronces
Je n’irai point m’aventurer
D’aucune folie je n’ai l’once
Pour au Korrigan aller me frotter ©
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